Travail collectif de Lara Navarro, marionnettiste, Karl Naegelen, compositeur, Claire Monciero, flûtiste et Aurélie Saraf, harpiste.
Un spectacle poétique, sans paroles, dans lequel le geste marionnettique et le geste musical, intimement liés, dans le noir ou la pénombre, à la lumière ultraviolet permettent au spectateur de vivre un moment unique.
Emile dans la nuit est un spectacle qui se plaît à questionner de façon poétique le rapport entre le corps et l’esprit en faisant de cette problématique son terrain de jeux/je : Qu’adviendrait-il si le corps parvenait à se détacher de l’esprit pour aller mener sa propre expérience ? Cette question s’incarne dans un personnage énigmatique, littéralement coupé en deux : une tête, deux jambes le composent… ou le décomposent. Enfant, vieillard, animal ou homme sans âge, ses diverses métamorphoses nous racontent ses états d’âmes – et de corps. Une tête médite, s’envole, des jambes jouent et s’égarent… un homme cherche à joindre les deux bouts de son être. La dramaturgie de ce spectacle poétique et burlesque se construit dans un travail transversal de recherches et d’échanges entre une marionnettiste, un compositeur et des musiciennes afin de créer un jeu polyphonique entre le geste marionnettique et le geste musical. Les musiciennes, de chair et d’os, viennent ainsi donner corps au spectacle par leur présence et leur capacité à tisser un fil sonore fait d’interactions, d’écriture et d’improvisations. Le spectacle est mis en valeur par une scénographie d’une grande épure, rendue possible par l’utilisation d’une technique originale : la lumière noire. Cette lumière, composée de violet et de proche ultraviolet, absorbée et réémise sous forme de lumière visible par les matières fluorescentes, rend invisible toutes les autres couleurs.La marionnette évolue ainsi dans un castelet noir, sobre et modulable, qui permet un effacement complet de la structure en faveur de l’espace de jeu, mais qui offre aussi plusieurs points de vue au public en fonction des situations et des effets recherchés. Les instruments des musiciennes représentent des espaces de jeux sur, autour et dans lesquelles la marionnette évolue et qui permettent eux aussi de faire évoluer la marionnette et sa dualité.
Vidéo sur le site de la compagnie